La Commission des Services Publics Locaux qui s’est tenue ce mercredi 21 janvier dans la salle de réunion du Conseil Territorial avait pour objectif de débattre du dossier de la desserte maritime.
Cette réunion faisait suite à celle organisée le 9 janvier dernier à la CACIMA, réunion au cours de laquelle le Préfet, Monsieur Jean-Pierre BERCOT, avait présenté à l’ensemble des élus locaux, les différents rapports réalisés à la demande de l’Etat (dont celui du cabinet de consultants SOGREAH), ainsi que le calendrier devant amener au choix, vers la mi-avril, d’un nouveau délagataire de la desserte maritime en fret de l’archipel.
La réunion du 21 janvier s’est déroulée à huis-clos et ne regroupait cette fois que des élus : représentants du Conseil Municipal de St-Pierre, représentants du Conseil Municipal de Miquelon-Langlade, représentants du Conseil Territorial, de la CACIMA ainsi que le Député, la Conseillère Economique et Sociale et le Président du Comité Economique et Social.
Aucun représentant de l’Etat n’assistait à cette Commission, afin de permettre aux élus de l’archipel de débattre en toute franchise sur les rapports réalisés et commandés par l’Etat. Le but étant de faire remonter par la suite au Préfet sous forme d’avis, les recommandations et les doléances des représentants de la population sur ce sujet, ô combien crucial pour l’Archipel.
Le mouvement Cap Sur l’Avenir était représenté au sein de cette Commission par le Député Annick GIRARDIN, le Conseiller Municipal de St-Pierre Pierre SALOMON et le Conseiller Territorial Yannick CAMBRAY.
Ayant déjà procédé à une analyse attentive des documents fournis par la Préfecture en préparation de cette réunion, les élus de Cap Sur l’Avenir, plutôt que de procéder à une analyse et/ou une critique détaillées des différents rapports réalisés par l’Etat, ont tenu à regretter d’emblée :
- La non-prise en compte par l’Etat de l’hypothèse d’un véritable « Service Public » dans les scénarios envisageables pour notre desserte (l’Etat ne parle ici que de Délagation de Service Public – DSP – !!!)
- L’absence de réflexion sur la problématique de la desserte maritime de notre Archipel dans sa globalité, c’est à dire incluant le fret, les passagers, tant au niveau de l’inter-îles que de l’international !!
Si la solution « DSP » était retenue par l’Etat, comme cela semble se profiler, ce serait revenir au même point et risquer de se retrouver dans la même situation de blocage dans les prochaines années.
Toutefois, les élus de Cap Sur l’Avenir ont formulé 5 préalables :
- La reprise du personnel à terre du précédent délagataire Alliance SA ;
- L’embarquement d’au minimum deux marins locaux sur le prochain navire qui assurera le transport entre Halifax et St-Pierre ;
- La prise en compte de la desserte sur Terre-Neuve dans le périmètre de cette éventuelle Délagation de Service Public ;
- Mettre au coeur de la réflexion la notion de « continuité territoriale » pour les produits en provenance d’Europe. L’archipel doit bénéficier, au même titre que les autres territoires d’Outre-Mer de cette « continuité territoriale », pour des raisons de santé publique, de normes européennes à respecter (BTP, matériel électrique… ), pour les produits de première nécessité, sans oublier la préservation de notre « identité » française en Amérique du Nord (tourisme) ;
- Le refus, en l’état, de dissocier l’empotage et le dépotage des containers du transport des marchandises. Une DSP – telle que présentée – qui se limiterait à un transport des containers « de quai à quai » ne manquerait pas de provoquer une « flambée » du prix global du transport maritime des marchandises.
Malheureusement, selon ce que nous avons entendu, l’Etat ne semble s’intéresser ici qu’à la desserte maritime en fret à partir d’Halifax, alors que nous avons là, l’occasion d’opérer une réelle remise à plat du transport maritime dans toutes ses facettes et de réfléchir, une bonne fois pour toute, à la mise en place d’un système optimisé, afin de rationaliser ce service primordial. Nous devons garder à l’esprit que tout développement économique est conditionné par la mise en place d’une desserte efficace et de qualité, qu’elle soit en marchandises ou en passagers.