On nous vante à longueur de jour les mérites de la technique moderne… il n’y a pas de distance… en un clin d’œil on peut joindre n’importe qui, n’importe où… et pourtant… une fois dans l’archipel, faire 40 kilomètres pour saluer un ami ou rentrer chez soi devient une vaste comédie.Je ne mentionerai pas les aléas des courriers inter-îles qui depuis le printemps, soumis à un mauvais sort jeté par un puissant sorcier, ont donné des sueurs froides à certains responsables et obligé les utilisateurs à jongler avec des horaires impossibles et à utiliser des stratagèmes les plus divers.
Pensez donc… juste un exemple personnel : il y a deux semaines, il nous a fallu 26 heures pour rentrer de Langlade sur Saint-Pierre (!!!), soit l’équivalent en temps, d’un voyage Saint-Pierre/Tahiti… aucune liaison maritime en milieu de semaine et la météo scotchant Air St-Pierre au sol. Heureusement, nous n’étions pas pressés.
Imaginez :
- fermer les portes de la maison de Langlade vers 14h30 pour prendre l’avion à Miquelon en fin d’après-midi ;
- faire 30 km en voiture et arriver à Miquelon avec le brouillard, d’où annulation du vol, reporté au lendemain à 7h15 ;
- passer la nuit à Miquelon, mais au réveil… re-brouillard… en liste d’attente pour le vol du soir qui était complet ;
- retour sur Langlade pour la journée et là, coup d’chance, Jeannot est à l’Anse du Gouvernement et accepte de nous prendre en fin d’après-midi (ouf).
Après une excellente traversée, nous arrivons chez nous vers 16h30… soit 26 heures après le départ « officiel »… et on parle de développement…
Les retraités que nous sommes peuvent en rire, mais certainement pas les entrepreneurs.
Si l’hiver prochain est rude et que la Baie gèle… chiens de traîneaux ou skidoos feront l’affaire !
Michel BOROTRA
Encore une chance d’avoir une résidence secondaire qu’elle soit à Miquelon ou à Langlade.