Le 16 février 2010, le conseiller territorial d’Archipel Demain Gérard GRIGNON avait dressé au cours de la séance officielle un portrait élogieux et particulièrement « enflammé » du Président Stéphane ARTANO, afin de souligner son excellent travail de gestionnaire dans le redressement, sinon le sauvetage, des finances locales.
Extraits de sa déclaration :
Pour notre part, nous avons souligné à diverses occasions sur RFO ou sur notre blog, que depuis l’arrivée de l’équipe d’Archipel Demain à la tête du Conseil Territorial en 2006, la dette de la Collectivité avait explosé, passant de 18 Millions à 22 Millions d’euros, et cela sans comptabiliser dans ces chiffres les nouveaux emprunts 2010, dont 2,5 Millions d’euros affectés aux investissements du Budget Primitif 2010. Pour être précis, la dette de la Collectivité était en 2006 de 18,278 Millions d’euros, alors qu’en fin 2009, cette même dette était de 21,765 Millions d’euros, soit un accroissement de l’endettement de près de 20 % en 4 ans !
Bref, nous avons démontré que la Collectivité était aujourd’hui très endettée et qu’à cette allure, nous rencontrerions très prochainement de graves problème financiers et budgétaires.
L’analyse « version Cap Sur l’Avenir » est pour le moins, à l’opposée de la « version Grignon » !
Dans le débat politique lorsque l’opposition et la majorité s’affrontent dans les domaines économique et financier, le « commun des mortels » a tendance à renvoyer dos à dos les uns et les autres, pensant, à tort ou à raison, que l’on fait dire ce que l’on veut aux chiffres.
Lors de la séance du Conseil Territorial du 11 octobre dernier, ce ne sont pas les élus de Cap Sur l’Avenir ni ceux d’Archipel Demain qui ont présenté l’analyse financière de la Collectivité Territoriale de St-Pierre et Miquelon, mais bel et bien un technicien, un acteur « neutre » et particulièrement au fait des finances locales, puisqu’il s’agit du Trésorier Payeur Général.
Plutôt qu’un long discours, voici quelques citations du TPG relevées lors de son exposé en séance publique sur les finances du Conseil Territorial :
- Dégradation en 2009 des ratios et éléments comptables…
- Equilibre financier global bon, mais fragile…
- Variation globale de l’autofinancement à la baisse (baisse de la capacité d’autofinancement de 41 % sur la période 2007-2009, frais d’expertises en hausse de + 130 000 euros entre 2008-2009…)
- Dégradation du ratio « CAC »*. Le « CAC », la capacité de la Collectivité à autofinancer ses investissements jusque là stable, atteint un niveau alarmant en 2009…
- Le ratio « encours de dettes » montre que 58 % des produits réels sont absorbés par le remboursement en capital en 2009 (hausse de ce taux à surveiller)…
- Le niveau de « CAF** » n’est plus suffisant pour rembourser l’emprunt en 2009
- Niveau d’endettement problématique (niveau d’endettement qui atteint les limites possibles)
- Gestion active de la dette nécessaire …
No comment ! Sinon de constater que cette analyse technique est plus proche de notre version que de celle de Monsieur Grignon… pas sûr que le « bon élève » (comme se définit lui-même le Président du Conseil territorial) obtienne son bon point…
*CAC : Coéfficient d’Autofinanement Courant
**CAF : Capacité d’AutoFinancement brut