Après 28 ans de militantisme, dont 20 ans au poste de Secrétaire Général du syndicat CFDT, Philippe GUILLAUME a passé le témoin, lors du 4ème congrès de son organisation syndicale ce mercredi 6 octobre, à Véronique PERRIN pour un mandat de 4 ans.
Je tiens à souligner ici et à rendre hommage à l’engagement de Philippe GUILLAUME au bénéfice de nos concitoyens, même si sa « fougue » et sa passion dans la défense des intérêts des salariés ont pu parfois heurter le monde patronal.
Pour avoir travaillé en tandem (gestion paritaire oblige) et appris à connaître Philippe à la fin des années 90 en tant que Président puis Vice-Président de l’ASSEDIC, il est, et restera pour moi, un homme de parole, un homme de conviction avec lequel j’ai pris beaucoup de plaisir à gérer un organisme social.
Le « témoin » à la tête de l’UI-CFDT de St-Pierre et Miquelon a donc été passé à Véronique PERRIN, une jeune femme dynamique, motivée et résolue, dont la volonté de s’impliquer dans la vie publique locale n’est aujurd’hui plus à démontrer.
A Cap Sur l’Avenir, nous connaissons très bien Véronique. Elle s’implique depuis de longues années dans la vie de notre mouvement, siègeant même en tant que conseillère municipale de St-Pierre au nom de Cap Sur l’Avenir.
Etre à la tête du plus important syndicat de l’Archipel (avec près de 400 adhérents tout de même !) est-il compatible avec cet engagement politique ?
Qui mieux que Véronique peut réponde à cette question ? C’est ce qu’elle a fait dès le début de son discours de clôture du 4ème congrès de la l’UI-CFDT hier après-midi au Centre Culturel et Sportif (extrait) :
« … J’ai un fort attachement personnel, citoyen, à des convictions, des idéologies sociales, mais attention, je ne parle pas d’idéologie politique, qu’elles soient nationales ou locales.
Vous l’aurez compris que je veux parler de mon, de notre indépendance syndicale.
C’est un positionnement difficile en ce qui me concerne, parce que vous connaissez mon appartenance politique, et une appartenance politique amène à suspecter du parti pris.
On a supposé, on m’a suggéré, souvent à demi-mot, de faire un choix ! Pourquoi? Le syndicaliste deviendrait-il par son appartenance syndicale un citoyen amputé, muselé? Cela voudrait-il dire que mes discours seraient automatiquement politisés ? Je laisse ces arguments à ceux qui n’en ont pas d’autres.
Cela voudrait-il dire aussi que nous, militants, soyons apolitiques et que la citoyenneté (et donc le vote) ne peuvent plus nous concerner ?
D’ailleurs, qui dit autonomie politique ne dit pas «absence» de relations entre les syndicats et les politiques, quels qu’ils soient. Ce qui serait de toute façon contradictoire avec la recherche de l’intérêt général. II va de soi, qu’on ne peut pas être un syndicaliste performant en se désintéressant des débats sociaux. Au contraire, je suis convaincue que notre archipel a besoin de politiques et de syndicalistes forts, performants et solidaires, c’est une garantie de richesse des débats et d’avancées sociales.
Je pense quel l’autonomie ne s’exprime que par l’objectivité et la réflexion partagée, et cette réflexion (constructive et démocratique), ne peut se faire que par le dialogue et l’exposé par chacun de ses convictions, de ses souhaits et ambitions pour l’archipel, dans le respect en ce qui nous concerne de la charte syndicale. »
Bon vent Véronique ! Nous te souhaitons bonne chance dans ton nouveau mandat.
Yannick CAMBRAY