Retour sur une panne… alarmante…

Chacun l’a encore à l’esprit, samedi dernier, le 26 janvier, l’Archipel s’est réveillé « coupé du monde », une panne internet a perturbé notre quotidien pendant près de 10 heures :

  • Plus d’échanges internet possibles;
  • Un écran de télévision désespérément vide, ni de direct radio en provenance de France Info ou France Inter (excepté la diffusion de programmes « en réserve » sur SPM 1ère);
  • Une activité commerciale privée des services « carte bancaire »;
  • Certains services administratifs paralysés comme celui de la « Météo », incapable de dresser des prévisions et des bulletins fiables…

Après 10 heures de « black out », tout est finalement rentré dans l’ordre, mais que de perturbations !

Si cette « coupure » a démontré notre dépendance incontestable aux nouvelles technologies, elle a surtout prouvé que notre desserte Internet (elle aussi !) a des faiblesses et n’est donc pas fiable à 100 % !

Beaucoup ont alors pensé, et croient encore, qu’avec le « câble numérique », nous aurions échappé à cette panne… Malheureusement il n’en est rien ! Câble numérique ou pas, la situation aurait été la même !

Pourquoi ?

Actuellement, et en schématisant, un câble numérique sous-marin relie le continent Canadien à Terre-Neuve et apporte la connexion au réseau mondial internet à St-Jean. Cette connexion au réseau mondial est ensuite transportée de St-Jean à la Péninsule de Burin via 300 ou 400 km de câbles aériens sur des poteaux. SPM Télécom récupère cette connexion internet sur un relai sur la côte sud de Terre-Neuve et la transporte sur SPM via les airs, en hertzien.

Le projet câble numérique porté par le Président du Conseil territorial fera exactement la même chose, sauf qu’il acheminera la connexion internet de la côte sud de Terre-Neuve à SPM via un câble numérique sous-marin, qui permettra effectivement de proposer de meilleurs débits, mais en aucun cas n’améliorera la fiabilité du service, car il ne s’affranchira pas pour autant des 300 ou 400 km de câble en aérien entre St-Jean et la Péninsule de Burin, qui fragilisent justement la fiabilité du service compte tenu des fortes intempéries que nous connaissons dans la région.

Or, tout investisseur dans des services internet base son projet sur la qualité de la bande passante qui détermine les débits, mais surtout sur la fiabilité de la connexion. Une coupure telle que celle survenue l’autre jour aurait sans nul doute causé des dizaines de milliers d’euros de perte à tout service internet qui aurait été hébergé à SPM (et nous parlons ici de petites entreprises, car quelques heures de coupure de service pour des géants comme Google ou Amazon se chiffreraient en millions).

La panne du 26 janvier dernier découle pour sa part d’une coupure du réseau électrique aérien canadien qui ne permettait plus l’alimentation du relai nécessaire à notre « alimentation » internet. Le relai étant « out » le câble numérique n’aurait pas pu, lui non plus, assurer le raccord de SPM au réseau internet mondial.

La leçon à tirer de cet incident, c’est la démonstration du « talon d’Achile » du projet « câble numérique » : la fiabilité incertaine de la connexion au réseau internet mondial. Une faiblesse plus qu’alarmante pour les éventuels investisseurs qui se pointeraient chez nous pour profiter de cet outil et un sérieux « accroc » dans ce dossier sensé « sauver » l’Archipel, notamment au regard des millions que le Conseil territorial souhaite y investir.

Après la construction sur l’Archipel de bâtiments ou de structures qui ont coûté des millions et qui, plusieurs années après, ne servent toujours à rien, comme la Maison de retraite de Miquelon, la plate-forme de compostage ou encore des stations d’épuration et émissaires en mer qui ne fonctionnent pas… de grâce réfléchissons un peu… il s’agit ici de notre avenir et de finances publiques, en vérité nos/vos sous !

3 Réponses à “Retour sur une panne… alarmante…”


  • François GAUTIER

    Je me permet juste de corriger le passage concernant la paralysie du service météo:

    1) La panne internet a entraîné un fonctionnement de la station météo en mode « dégradé » et non pas en mode « paralysé ».

    2) Les bulletins de prévision émis ce jour là n’étaient ni plus ni moins fiables qu’habituellement, seulement le comparatif en temps réel entre ces prévisions et la réalité observée (tâche routinière et quotidienne pour les prévisionnistes) était très perturbé.

    Bien cordialement.

    François GAUTIER (le prévisionniste de service à la station météo ce samedi 26 janvier)

  • Mon commentaire sur le sujet est le suivant, nous sommes situé à Dorval, juste au nord de l’aéroport international Pierre Elliot Trudeau que tous les voyageurs de chez nous connaissent bien, et malgré cela nous avons aussi des pannes de courants qui nous privent de ces communications modernes, pourtant notre île (Montréal) est bien desservie et considérée sécuritaire sur l’alimentation électrique, donc comme dit plus haut rien n’est sur à 100%, pas seulement à St-pierre et Miquelon. Bien sur que ça perturbent vos agenda du moment, mais ça permet aussi la réflexion.
    Tout ne compte se compte pas en pertes par millions pour un fil électrique qui brisent par les caprices de dame nature, contre lesquels nous ne pouvons pas grand chose, sinon que de prévoir pour la prochaine fois, qui arrivera d’une autre manière qu’on avait pas imaginé.

    Cordialement

    Alain Lucas

  • Cher Alain,

    Dame nature… well, well

    4 pannes au même endroit en moins d’un mois… Elle a le dos large votre dames nature…
    Comme vous le savez, les canadiens ont des réseaux majoritairement aériens compte tenu des distances et de la faible densité de clients. Ils maîtrisent très bien tout ça depuis longtemps.
    Je pense que lors des 3 premières interventions, les techniciens ont fait correctement leur travail. Je ne pense pas qu’ils aient bâclé leur travail ou commis une quelconque faute au risque de perdre leurs emplois pour faute grave.
    (tout SPM coupé 3 fois plusieurs heures,ce n’est pas rien!) J’espère que SPM Telecom portera plainte pour le préjudice subi.
    La malchance, c’est possible, mais peut-être faut-il tout simplement chercher ailleurs…

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