Lors des élections cantonales de mars 2012 – excepté le choix des deux équipes en lice (un choix de personnes), les promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent, le clientélisme ou la fameuse « com » qui masque trop souvent la réalité de notre quotidien – deux projets économiques étaient soumis à l’arbitrage des électeurs :
- L’un reposait sur la relance de notre économie en réaffirmant notre vocation maritime, et sur une prise de conscience générale des pouvoirs publics et des acteurs économiques de la nécessité de mettre en oeuvre un véritable et ambitieux « plan ports » pour notre Archipel (vision développée par l’équipe « Ensemble pour l’avenir » conduite par Annick GIRARDIN);
- L’autre tournait le dos à notre passé maritime pour orienter l’Archipel vers une économie de services dont la construction d’un « câble numérique » était le « fer de lance » (vision développée par l’équipe « Archipel Demain » menée par Stéphane ARTANO).
A une courte majorité, les électeurs ont préféré le projet «dans le nuage» au projet maritime.
Mais les électeurs ont-ils réellement pris conscience de la mutation considérable que devra opérer l’Archipel à la suite de leur vote et de ce choix économique ?
Rien n’est moins certain, puisque quelques mois plus tard, en juin 2012, Annick GIRARDIN a retrouvé brillamment – et ce dès le 1er tour – son siège de Député avec la même vision économique basée sur les activités maritimes telle que défendue quelques mois plus tôt lors des élections cantonales.
Alors que faut-il en penser ? Vers quel avenir économique doit désormais se tourner l’Archipel ?
Pour alimenter le débat, prenons un exemple venu de Métropole, celui de La Ciotat, un célèbre chantier naval français situé près de Marseille en Méditerranée et qui a marqué l’actualité sociale des années 90.
Bien que mis en liquidation en 1988, les ouvriers du chantier naval de La Ciotat ont tout fait pour défendre leur outil industriel. Ils étaient convaincus que leur chantier avait un avenir industriel, envoyant balader les projets de marina et autres studios de cinéma imaginés par certains élus. Ils se sont accrochés à leurs outils,à leurs grues, à leurs portiques sur lesquels certains revendeurs de métaux lorgnaient déjà. Et au final, l’histoire leur a donné raison.
Aujourd’hui La Ciotat est l’un des trois premiers pôles mondiaux de réparation navale de mégayachts et emploie près de 1000 personnes.
Évidemment, ce défi n’a pas été surmonté en un seul jour (20 ans de combats tout de même !) et a nécessité une mobilisation de tous les partenaires, tant publics que privés. Une société publique chargée du site a été créée pour financer toutes les infrastructures, qu’elle loue ensuite aux entreprises présentes sur le site (35 à ce jour).
Cette réussite, cette reconversion, a été un pari collectif : Etat, ville, communauté urbaine, Conseil régional, Conseil général et syndicats, tout le monde a joué le jeu, et les chantiers de La Ciotat sont aujourd’hui la vitrine des Bouches-du-Rhône.
Cette histoire démontre que la vocation maritime d’un port – et a fortiori d’un archipel – reste une évidence et reste toujours porteuse d’avenir… à condition d’y croire !
Notre archipel est né, s’est développé et a vécu jusqu’au début des années 90 grâce aux activités liées à la mer. La question que l’on doit se poser aujourd’hui est capitale : cette vocation maritime n’est elle qu’un beau souvenir d’un passé aujourd’hui révolu, ou au contraire est-ce encore une chance pour notre avenir ?
- Est-ce utopique d’imaginer que l’Archipel se dote d’une cale de halage moderne et bien équipée, capable de concurrencer nos voisins canadiens, mais capable aussi, au minimum, d’assurer l’entretien de nos propres navires ?
- Est-ce utopique d’imaginer que l’Archipel se dote d’un Port digne de ce nom, disposant d’un entrepôt frigorifique, d’outils modernes permettant l’avitaillement et le déchargement/chargement des nombreux navires de pêche qui sillonnent encore les eaux qui nous entourent ou encore qui puisse jouer un rôle dans la région pour l’éclatement du fret conteneurisé entre l’Europe et l’Amérique du Nord.
- Est-ce utopique d’imaginer que l’Archipel se dote d’un véritable Port de plaisance avec grues, terre-plein et atelier de réparation permettant l’entretien et l’hivernage en toute sécurité de bateaux et voiliers de plaisance étrangers… et locaux ?
Nous disposons d’atouts indéniables : un port « libre » de glace et accessible toute l’année, un savoir-faire, une main-d’œuvre et des entrepreneurs qualifiés… manque peut-être une véritable volonté politique…
je pense que l’équipe actuel au conseil territoriale ne pense qu’a ses propre intéréts et se payer des tablettes numérique plutot que de prendre les vrais problèmes a bras le corp
on s’enfou de son cable numérique
« La vocation maritime de SPM »: Ca tombe sous le sens pour des îles! Les data-centers n’ont pas besoin de st pierre! Il y a assez de place au canada ( ou tout est moins cher qu’ici!)
Bien dit Shave man.
Moi aussi j’aimerai m’en foutre du câble numérique. Malheureusement, 15 millions d’euro par la fenêtre,+1 million d’euro « d’abonnement réparation » en cas de rupture TOUS LES ANS, je ne peux pas m’en foutre. C’est trop important. Et puis s’il y a un câble, tout passera dessus. En cas de problème, ce sera comme aujourd’hui (6 fev panne d’internet), mais en plus grave:Plus d’internet, plus de téléphone, ni aucun ordinateur car tous utilisent des réseaux interne avec des serveurs délocalisés. Tous les bureaux fermés, joli boxon ! Tous les œufs dans le même panier, c’est risqué. Sans compter la faillite assurée de la collectivité, non merci !
Oui, oui et encore oui à votre programme tourné vers la mer ; c’est le seul moyen de redonner une économie acceptable à notre Archipel. Nous savons bien que le câble numérique va nous coûter une fortune sans nous rapporter quoi que ce soit dans le domaine économique et social.
On nous bassine avec un câble totalement inutile, investissement impossible à amortir, alors qu’encore aujourd’hui le traversier est en panne !
Quelle fiabilité pour la déserte! Cette nouvelle panne pose la question de la sécurité. Notre préfet qui en a fait son cheval de batail, pourrait peut-être organiser un exercice d’évacuation de l’Atlantic Jet ou du Cabestan en pleine mer. Hélas ce scénario est plus probable qu’une vague de 6 mètres…
Je ne connais pas les préconisations à la suite de cet exercice ; je n’étais pas invité… Et puis de toute façon, en cas de tsunami, ma place dans une cave au niveau de la mer, je la laisse volontiers….
Moi je préconise à la préfecture de remplacer tous les thermopans par des hublots et de mettre des bouteilles de plongées dans les couloirs à côté des extincteurs, pour que le quidam qui est venu chercher son permis de conduire ne ressorte pas avec un permis d’inhumer…
« Cabestan », treuil qui permet de mettre un bateau à sec, c’était prédestiné! Je salue le « choix du président» pour sa clairvoyance…
Plus sérieusement je pense que toutes ces vedettes rapides de haute technologie ne sont pas adaptées à notre environnement ni à nos moyens. Investir dans un bateau « traditionnel » (avec un tirant d’eau, 2 lignes d’arbre, 2 moteurs ordinaires, une vitesse modérée) rendrait plus de services que « ces usines à gaz » qui reste à quai une trop souvent. A moins qu’on intègre à l’équipage un ingénieur de chez MTU, vu la masse salariale de la régie, on n’est plus à quelques € près…