Au moment où semble régner un certain flottement autour du dossier de la desserte maritime de l’Archipel au Secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer, il nous est apparu opportun de rappeler encore une fois la position de Cap Sur l’Avenir.
Voilà 5 ans que le Mouvement Cap Sur l’Avenir réclame (en vain !) la mise en place d’un Service Public pour la desserte maritime de notre Archipel.
Note CSA du 12/10/09 : csadesserte121009.pdf
Notre entêtement ne relève pas d’une obstination idéologique, mais belle et bien d’une analyse objective de ce dossier.
Quel constat peut-on tirer de la déplorable « saga » du transport que nous vivons en direct depuis bien trop longtemps ?
- L’Etat et la Collectivité Territoriale déboursent aujourd’hui plus ou moins 5 Millions d’euros par an pour assurer la desserte maritime en fret et passagers de l’Archipel, si l’on y inclut l’inter-îles et l’international ! Oui, vous avez bien lu, 5 Millions d’euros, soit, pour les nostalgiques du Franc, 33 Millions de nos anciens francs !!
- Nous sommes desservis depuis 2004 par un navire sous pavillon étranger, armé par des marins étrangers (sauf peut être 2 marins… et encore), alors qu’il y a seulement quelques années, l’Archipel disposait de son propre navire, armé en majorité avec des marins locaux !
- Le coût du fret n’a cessé d’augmenter depuis 2004 et l’on nous promet même un « bonus » sur le coût du fret de +30% pour « accompagner » la Délégation de Service Public (DSP) que vient de signer l’Etat avec la société TSI !
- Jamais, Ô grand jamais, l’Archipel n’a connu un tel « souk » dans sa desserte en fret et passagers ! Pour se rendre sur Miquelon ou Langlade c’est de nos jours un vrai parcours du combattant – voir le témoignage ci-dessous de Michel Borotra – qui attend les usagers. Sans parler de la desserte sur Fortune et de ses conséquences sur la fréquentation touristique !
- Avec une Délégation de Service Public (DSP), le transport est devenu le « champ de bataille », le « lieu de confrontation » entre les principaux commerçants, importateurs et entrepreneurs locaux.
Pour mettre fin à ce mauvais scénario qui ruine nos finances (et nos entreprises), le Mouvement Cap Sur l’Avenir estime que :
- La mise en place d’un « service public » pour la desserte maritime en fret et en passagers de l’Archipel, regroupant les moyens financiers de l’Etat et de la Collectivité Territoriale (rappelons-le, environ 5 Millions d’euros) est la seule solution viable et raisonnable pour régler une bonne fois pour toutes ce dossier.
- Le traitement de la problématique de la desserte maritime de notre Archipel doit se faire globalement. En clair, elle doit inclure le fret, les passagers, tant au niveau de l’inter-îles que de l’international (Miquelon – Langlade – Fortune – Halifax).
- Un « service public » permettrait à l’Archipel de se doter de ses propres outils de travail, avec à la clé des emplois locaux (eu égard aux sommes investies dans ce secteur par les pouvoirs publics – Etat comme Collectivité Territoriale – cela serait la moindre des choses à laquelle nous pourrions prétendre).
- Un « service public » aurait l’avantage de fonctionner indépendamment de tout commerçant, entrepreneur et importateur local, ce qui ramènerait un peu de sérénité autour de ce dossier.
On pourra tenir tous les plus beaux discours du monde, mais rien n’y fera. Tant que l’Etat et la Collectivité Territoriale n’auront pas compris que le dossier de la desserte maritime nécessite une mutualisation de leurs moyens financiers, humains, techniques et matériels, et que cette desserte doit se traiter de façon globale, nous retomberons, à notre grand désarroi, dans les mêmes travers.
Pour Cap Sur l’Avenir, la desserte maritime de l’Archipel passe par un « service public » qui doit prendre en charge l’inter-îles et l’international, en fret et en passagers.
Yannick CAMBRAY