- le niveau de vie des ménages de l’Archipel leur permet-il une nouvelle dépense ? Pour mémoire, la taxe avait déjà augmenté de 35€ au cours du même mandat, soit au total 70€ en 3 ans. Le discours de Mme Claireaux lors de ses voeux aux institutionnels de ce lundi, où elle brossait un tableau pessimiste du développement économique de nos îles et aux difficultés auxquelles doivent faire face nos concitoyens, dénote largement avec l’augmentation votée hier par la majorité. Somme symbolique ? A l’heure où bon nombre d’entre nous éprouvent des difficultés même à se chauffer (et on ne parle pas ici à payer leur facture de câble ou d’internet comme a pu le dire Mme Claireaux sur les ondes il y a quelques jours), aucune somme n’est symbolique. Ce n’est, en effet, pas un monde bisounours.
- la raison invoquée pour l’augmentation de cette taxe est l’équilibre budgétaire de l’activité qui serait une raison sinequanone au transfert au Syged. Les syndicats mixtes sont soumis aux mêmes obligations d’équilibre réel du budget que les communes. Ceci étant, l’équilibre s’effectue effectivement sur la base des différentes sources de recettes potentielles du syndicat, qui ne comprennent pas simplement le produit des taxes et redevances affectées mais également les contributions des collectivités associées, le revenu des biens du syndicat, les sommes reçues en échange du service rendu, les subventions de l’Etat ou des collectivités, les dons et legs, ou encore le produit des emprunts. Il n’y a donc aucune automaticité entre déficit du Syged et augmentation des taxes, c’est un choix, et d’autres sont possibles.
- l’implication de la municipalité dans le traitement des déchets n’est pas remise en cause, toutefois prendre seule la charge de l’ensemble des déchets du territoire est encore une fois un choix. Où est la Collectivité Territoriale dans ce dossier ? Il est temps que chacun prenne ses responsabilités. Hier Mme Claireaux a interpellé les conseillers de l’opposition : « Qui disait il y a quelques années qu’il fallait traiter les déchets coûte que coûte ? ». C’est la loi, Mme Claireaux, et la loi s’applique à tous.
- certains de nos compatriotes nous ont interpellés : « plus on trie, plus on paye ! ». Triste constat. Loin de nous l’idée de démotiver les gens en matière de tri : nous avons été les premiers à porter le développement durable et la gestion des déchets dans l’Archipel. Certains à l’époque nous prenaient pour des hurluberlus … Pour les élus de Cap Sur l’Avenir, appliquer le principe du pollueur-payeur serait sans doute plus judicieux que de solliciter à nouveau les contribuables.
- jusqu’où irons-nous ? Aujourd’hui aucune évaluation n’est possible des coûts à venir en matière de traitement des déchets et donc de l’augmentation prévisible des taxes. A ce jour, les redevances couvriraient presque 2/3 du coût actuel du traitement. Il reste encore au moins 1/3 à trouver… Plusieurs choix politiques ont grévé le budget communal, comme celui de racheter pour 700 000 € à la collectivité le bâtiment des espaces verts, déjà payé par nos impôts une première fois.
Les élus de CSA n’ont pas manqué de rappeler à Mme Claireaux qu’elle s’était engagée, lors de la campagne de 2014, à ne pas augmenter les taxes durant son mandat. Les électeurs apprécieront.