On n’y croyait plus ! Après des mois d’attente depuis son arrivée dans l’Archipel, « Le Cabestan » a enfin commencé ses rotations sur Miquelon il y a deux semaines maintenant. On ne peut que se féliciter pour nos concitoyens miquelonnais qui devraient retrouver, après 2 ans de rupture de service maritime passagers, une desserte inter-îles que nous souhaitons tous enfin régulière et fiable.
A ce propos, le Président du Conseil territorial qui était l’invité du journal télévisé de RFO le vendredi 3 septembre pour annoncer la « bonne nouvelle », aurait pu au moins avoir la délicatesse de s’excuser auprès de la population de l’Archipel, et plus particulièrement de Miquelon, des troubles endurés depuis deux ans à cause de sa gestion chaotique du dossier. Mais il n’est pas dans la nature de Stéphane Artano de reconnaître ses erreurs…
Pour preuve, à la question du journaliste Claudio Arthur concernant l’état du navire :
Stéphane Artano répond :
Faux et archi faux ! Cap sur l’avenir n’a pas dit « après » l’achat du navire que les moteurs étaient fichus ! Comme le souligne Claudio Arthur, Cap sur l’avenir avait alerté le Président du Conseil territorial sur le problème des moteurs durant la séance officielle de novembre 2009, justement avant que soit voté l’achat du navire.
Puis le Président poursuit :
Le Président du Conseil territorial joue les victimes et s’émeut que certaines choses lui auraient été cachées… mais Yannick Cambray l’avait bel et bien prévenu avant achat, lors de la séance officielle de novembre 2009 :
Extrait de l’intervention de Yannick Cambray – Conseiller territorial de Cap sur l’avenir :
« Il faut savoir que le nombre d’heures de navigation du LOCMARIA (lié à la visite décennale obligatoire) fait qu’en 2010 les moteurs devront subir une révision globale (que l’on appelle dans le jargon maritime la « révision W6). (…) Cette révision est d’autant à craindre qu’il semble, toujours selon les techniciens, que les entretiens sur ce navire n’ont pas été faits de manière régulière. » !!!
De plus, notre amiral en herbe n’a aucun recours et il le sait bien, car le Président du Conseil territorial est entièrement responsable de cette situation ! En novembre 2009, toujours lors de la séance officielle au cours de laquelle a été voté l’achat du « Locmaria », Yannick Cambray mettait pourtant en garde Stéphane Artano sur le type de contrat d’achat qu’il avait choisi, qualifiant même ce choix de « pari risqué » !
Extrait de l’intervention de Yannick Cambray – Conseiller territorial de Cap sur l’avenir :
« Après avoir pris l’attache de capitaines et surtout de mécaniciens d’armement oeuvrant sur la façade Atlantique métropolitaine, après avoir sollicité les conseils et les avis d’experts maritimes, après avoir longuement discuté avec des responsables maritimes qui connaissent ce navire, force est de constater que l’achat du LOCMARIA tel que vous le prévoyez est loin de nous enthousiasmer.
Je m’explique…
Sur la forme du contrat :
Pour l’achat de ce navire vous avez privilégié ce que l’on appelle dans le jargon maritime « As is, where is » c’est à dire « en l’état ». Cette procédure ne permet aucun recours après l’achat et tout reste à la charge de l’acheteur en cas de vices cachés, avec les surprises que cela peut comporter quand il y a des antécédents et surtout quand il n’y a pas « d’historique du navire » pour vérifier si les entretiens des différents matériels et moteurs ont bien été réalisés en temps et en heure.
La procédure la mieux adaptée pour l’achat d’un tel navire de 10 ans d’âge, avec des technologies aussi pointues, mais aussi si fragiles, aurait été le « full terms » où, dans ce cas, l’acheteur dispose de « l’historique du navire » avec tous les certificats et visites à jour, donc garantie par les bureaux de vérification.
C’est un choix, ou plutôt un pari, mais pour un bateau de 10 ans avec des techniques pointues, mais je le répète, fragiles, cela nous semble un pari risqué. »
Stéphane Artano a parié, mais c’est nous qui avons perdu et qui paierons la facture !
Le Président de la Collectivité a fait un mauvais choix… qu’il en assume l’entière responsabilité et qu’il arrête de nous raconter des histoires et de nous prendre pour ce que l’on n’est pas !
Nous pensons également aux professionnels du tourisme et aux personnes qui ont des maisons sur la Péninsule de Burin, qui ont également souffert de l’absence de liaison sur Terre-Neuve, même s’ils ont pu compter en partie sur les rotations de l’Aréthusa. Mais il semblerait, selon les dernières déclarations du Président sur les ondes de RFO, que ceux-ci devront attendre encore un peu… car il faut organiser les structures d’accueil sur Terre-Neuve…
« Ce qu’il faut avoir à l’esprit c’est que nous sommes en territoire étranger, au Canada en l’occurrence et ce n’est pas aussi simple que d’être à Miquelon ou à Langlade » Stéphane Artano – Radio SPM 15/09/10
Le Président du Conseil territorial vient d’avoir une révélation : le Canada c’est l’étranger !
« Aujourd’hui on a initié des démarches auprès du Gouvernement pour obtenir une autorisation de vente et je vous signale que nous n’avions pas de local à Fortune, on vient tout juste de louer un local à la Mairie de Fortune… » Stéphane Artano – Radio SPM 15/09/10
Il était temps d’entamer les démarches !
Mais de qui se moque-t-on une nouvelle fois ?! Ce n’est pas une découverte que « Le Cabestan » doit desservir Terre-Neuve ! Qu’est-ce qu’a attendu le Conseil territorial pour entamer les démarches depuis que « Le Cabestan » est arrivé à SPM en mars dernier ?
Cela veut donc dire que toutes les déclarations faites par l’Amiral ces derniers mois, nous annonçant la mise en route du « Cabestan » d’abord en Avril, puis en Juin, puis en Juillet, puis en Août… tout ça c’était du flan et qu’il le savait pertinemment puisqu’il n’avait jusqu’à présent initié aucune démarche pour la structure de commercialisation de la desserte sur Fortune.
Mais quelle piètre considération de la population peut donc avoir Stéphane Artano pour imaginer une seule seconde que nous allons indéfiniment avaler la soupe de carabistouilles qu’il nous sert depuis des mois pour tenter de masquer le fiasco de son opération « Cabestan » ?